6 septembre 2014

Coups de Trafalgar

Voila quelques aventures qui nous ont marquées pendant ce voyage. Il y en a eu sûrement d'autres que l'on a déjà oubliées !

- Peu de gens savent que notre voyage aurait bien pu s'arrêter dès le premier soir ... Parti de Port Camargue, nous sommes allés mouiller devant la cathédrale de Maguelone. Le vent de terre était léger et devait se renforcer à plus de 30 noeuds (toujours de terre) dès le lendemain matin. A la tombée de la nuit, nous sommes allés poser l'ancre très près de la plage pour être le plus au calme possible au reveil.
Nous avons déposer à terre les grands parents qui nous accompagnaient jusque là et nous avons récupéré Enora qui nous a ramené du Rhum et du chocolat pour fêter le départ. Vers 3h du matin, un vent de sud s'est finalement levé et a commencé à nous rabattre vers la plage, tout le monde s'est rapidement retrouvé sur le pont, mais nous n'arrivions pas à récupérer l'ancre qui était maintenant en plein shorebreak. Les vagues nous poussaient doucement de travers vers la plage. Nous n'arrivions pas à remettre le bateau dans l'axe avec la chaine qui bloquait l'avant et le vent et les vagues qui poussaient de coté. On a bien tenté de pousser l'arriere du bateau avec l'annexe mais sans succès. Petit instant de doute avec le bateau qui commence à talloner. Finalement, on a dû abandonner notre mouillage pour pouvoir nous dégager. Dans la précipitation, le capitaine a tout de meme eu le temps d’accrocher une bouée au mouillage ! Nous sommes allés mouiller un peu plus loin avec notre ancre de secours et nous sommes revenus chercher le mouillage en annexe le lendemain. 40 noeuds de mistral et une bonne session de kite au raz de la plage ... ouf, le voyage peut commencer !



- Arrivée à Tarifa de nuit. Pétole, vent arrière, grand voile + spi, mais dans le passage du détroit de Gibraltar, en quelques minutes le vent passe à 40 noeuds, empannage incontrolé avec les écoutes coincées dans le bimini, affalage du spi en vitesse, ouf on peut aller se réfugier derrière la pointe. Tiens le lendemain, c'est encore 40 noeuds offshore, session de kite au raz de la plage. Comme si c'était exactement ça qu'il fallait à notre capitaine pour qu’il se remette de ses émotions ! On repart le soir vers les Canaries avec seulement le tourmentin de sortie.



- Pointe Sud-Ouest de Fuerteventura, mouillage offshore dans un endroit sauvage et désertique. L'alizé pourtant bien régulier tourne à l'Est. Ce mouillage auparavant si calme commence à devenir un joli chantier avec vent fort et clapot violent. On essaye de déguerpir au plus vite, mais notre ancre est bloquée. Il faut imaginer la scène : le capitaine aux commandes, les 3 matelots dans le trampo avant et les 3 enfants dans le "canapé" du carré qui regardent ce qui se passe dehors. Ils observent et comprennent bien que dehors ca ne rigole pas. La chaine saute plusieurs fois du guindeau et du jaumoir. On la bloque souvent avec notre "crochet magique" pour ne pas perdre ce qu'on a réussi à gagner, mais c'est alors la poutre avant du bateau qui plonge dans le clapot, tirée sous l'eau par l'ancre. Finalement on arrive à se dégager en tirant tour à tour sur la chaine et sur l'orin. On part se protéger et se reposer au port de Gran Canaria, alors qu'on avait prévu de partir vers le Maroc ...



- Par la suite il y en eu d'autres comme une écoute de spi qui a projeté Ben par dessus bord avant de le ramener dans le bateau. Quelques affalages de spi un peu musclé avant qu'il n'explose finalement en pleine transat. Des tentatives masochistes avec le tourmentin, des sorties qui ont capotées dans 50 noeuds entre les iles du Cap Vert, etc.